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Sabtu, 08 Februari 2020

Histoire d'une vie (Littérature étrangère)

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Histoire d'une vie (Littérature étrangère) Details

Traduit de l'hébreu par Valérie Zenatti " Où commence ma mémoire ? Parfois il me semble que ce n'est que vers quatre ans, lorsque nous partîmes pour la première fois, ma mère, mon père et moi, en villégiature dans les forêts sombres et humides des Carpates. D'autres fois il me semble qu'elle a germé en moi avant cela, dans ma chambre, près de la double fenêtre ornée de fleurs en papier. La neige tombe et des flocons doux, cotonneux, se déversent du ciel. Le bruissement est imperceptible. De longues heures, je reste assis à regarder ce prodige, jusqu'à ce que je me fonde dans la coulée blanche et m'endorme. " Avec Histoire d'une vie, Aharon Appelfeld nous livre quelques-unes des clés qui permettent d'accéder à son œuvre : souvenirs de la petite enfance à Czernowitz, en Bucovine. Portraits de ses parents, des juifs assimilés, et de ses grands-parents, un couple de paysans dont la spiritualité simple le marque à jamais. Il y a aussi ces scènes brèves, visions arrachées au cauchemar de l'extermination. Puis les années d'errance, l'arrivée en Palestine, et le début de ce qui soutiendra désormais son travail : le silence, la contemplation, l'invention d'une langue. Et le sentiment de l'inachèvement lié au refus obstiné de l'autobiographie, dans son acception la plus courante : histoire d'une vie. Comme si le dévoilement de ce que chacun a de plus intime exigeait une écriture impersonnelle.

Reviews

Ce livre n'est en aucune façon un récit d'une victime, d'un survivant, de l'extermination des juifs d'Europe par les nazis et leurs alliés. Il s'agit plutôt d'une autobiographie de l'exil... mais qui se refuse à raconter dans sa première partie et qui passe la seconde à s'interroger sur le droit de représenter l'innommable. Wiesel, Levi, Kertesz et d'autres ont relevé ce défi moral autant que littéraire. Lanzmann-l'imprécateur avait tranché (contre l'écrivain Yannick Haenel) avant de faire curieusement volte-face (en faveur du cinéaste Laszlo Nemes). L'immense Vassili Grossman osa quant à lui décrire de l'intérieur une chambre à gaz dans son magnifique "Vie et destin" quand G.Pontecorvo commit un film répugnant sur les camps ("Kapo", 1960), si justement dénoncé par Rivette dans un article célèbre ("De l'abjection").Ce qui est émouvant ici, c'est la description de la perte d'une langue (l'allemand) et les difficultés à faire sienne une autre (l'hébreu). Le déracinement se dit et se lit par le langage.

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